Standing ovation et salve d’applaudissements au conseil économique, social et environnemental. Après l’intervention du président de la République François Hollande, du comédien Michael Lonsdale et quelques heures de tables rondes plus académiques sur les actions menées depuis trente ans pour réduire les inégalités, cet honneur était réservé aux benjamins des participants. Les lycéens d’Aubervilliers, scolarisé au Corbusier, ont dressé un portrait en cinq actes de la solidarité.«
Ils témoignent de la solidarité :
Tout le monde sait que les habitants d’Aubervilliers et de Seine-Saint-Denis sont parmi les plus pauvres de France, mais la pauvreté ce n’est pas une honte, on peut s’en sortir, avec le savoir et la solidarité », a présenté Salma Chaoui, lycéenne de cet établissement aux 80 nationalités. Sur l’estrade de l’amphithéâtre, deux filles et deux garçons déclinent cette solidarité qui permet d’avancer. Des goûters révisions au lycée deux fois par semaine _ « pour remplir les ventres et l’esprit »_ au travail d’équipe, en cours et après, à l’offre de fournitures scolaires par l’association « Force des mixités », jusqu’au magasin de troc La Fripouille… Les différences ne sont pas un facteur d’échec, au contraire. « En pleine épidémie de grippe, une collecte de sang a permis de récolter plus de 17 litres de sang (auprès des élèves majeurs) et le sang qu’on donne sauvera des vies de riches ou de pauvres, de toutes les origines. » Des élèves qui organisent aussi des collectes de vêtements et de nourriture pour les plus démunis. Dans les clubs de sport, les jeunes licenciés encadrent les moins aguerris. Aucune contradiction non plus entre le fait d’être d’ici ou d’ailleurs, comme en témoignent les nombreuses associations, dont « Auber sans la peur » qui a permis d’aider à la régularisation d’élèves sans papier.
(Article du Parisien du 17/02)