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Réforme des IRA – Présentation DGAFP (novembre 2025)

Réforme des IRA – Présentation DGAFP (novembre 2025)

 

Contexte et objectifs de la réforme

La DGAFP engage une réforme d’ampleur des Instituts régionaux d’administration (IRA), à partir d’un constat partagé au niveau ministériel. Le corps des attachés connaît un renouvellement démographique important, avec environ 30 % des effectifs appelés à partir à la retraite d’ici le début des années 2030. Si l’attractivité des concours reste élevée, la formation initiale est jugée trop hétérogène selon les instituts et insuffisamment alignée sur les besoins opérationnels des employeurs.

L’objectif affiché de la réforme est de refonder la formation des cadres administratifs de proximité de l’État, en créant un dispositif plus cohérent, plus lisible et plus homogène à l’échelle nationale.

Évolution de l’organisation des IRA

Actuellement, les IRA fonctionnent comme cinq établissements publics autonomes, chacun disposant de sa propre organisation, de ses pratiques pédagogiques et de sa gouvernance.

La réforme prévoit la création d’un établissement public national unique, dit « établissement faîtier ». Les implantations territoriales sont maintenues, avec six sites de formation (Bastia, Lille, Lyon, Metz, Nantes et Nanterre), mais dans un cadre désormais centralisé.

Concrètement, cela implique :

  • un concours unique,

  • un jury unique,

  • une maquette nationale de formation,

  • une gouvernance nationale commune,

  • une stratégie pédagogique unifiée.

Les sites territoriaux demeurent des lieux de formation, mais perdent leur autonomie juridique.

Gouvernance et fonctionnement

Le futur établissement sera doté d’un conseil d’administration national, composé de représentants des ministères employeurs, de représentants des personnels, des élèves, de personnalités qualifiées et de représentants proposés par les organisations syndicales.

Ce conseil d’administration aura notamment la charge de fixer la stratégie de l’établissement, d’adopter le budget, de valider la maquette de formation et de répartir les moyens entre le niveau national et les implantations territoriales.

Un conseil pédagogique national est également prévu. Il sera consulté sur les concours, les contenus de formation, les référentiels pédagogiques et l’évaluation des enseignements.

Calendrier de mise en œuvre

La réforme est programmée selon le calendrier suivant :

  • fin 2025 : publication du décret créant l’établissement public national,

  • 1er janvier 2026 : création officielle de la nouvelle structure,

  • année 2026 : phase de transition et de restructuration,

  • octobre 2026 : rentrée de la première promotion formée dans le cadre unifié,

  • 1er janvier 2027 : disparition des IRA en tant qu’établissements autonomes.

Impacts pour les élèves et les personnels

Pour les élèves attachés, la réforme vise une formation plus homogène, avec une réduction des écarts entre instituts et une logique de promotion nationale renforcée.

Pour les personnels des IRA, la réforme s’accompagne d’une restructuration importante. La DGAFP indique vouloir mener cette transformation de manière « exemplaire », avec un accompagnement des agents. Néanmoins, cette évolution pose nécessairement des questions en matière d’organisation du travail, de positionnement hiérarchique, de mobilités et de conditions de travail.

Pour les employeurs publics, l’objectif est de disposer de cadres administratifs formés de manière plus uniforme et davantage en phase avec les réalités opérationnelles des services.

Points de vigilance

La centralisation de la gouvernance constitue un changement majeur, qui pourrait entraîner un risque d’éloignement des réalités locales si la dimension territoriale n’est pas pleinement prise en compte dans la durée.

La réforme implique également une transformation profonde des conditions de travail des personnels des IRA, qui nécessitera un suivi attentif, notamment dans les instances de dialogue social.

Enfin, l’harmonisation nationale des contenus de formation devra trouver un équilibre entre cohérence d’ensemble et capacité d’adaptation aux spécificités des territoires et des administrations d’affectation.