Communiqué de presse 10/12/2018 :
Assurer le service public… en se confinant dans les établissements !
Mardi 4 décembre, les collégien.ne.s et lycéen.ne.s de la cité scolaire Jean Renoir, ont été accueillis sous les gaz lacrymogènes. Il nous semble impensable de pouvoir assurer notre mission d’enseignement dans de telles conditions, et nous avons condamné l’usage de ces armes face à des enfants.
Jeudi 6 décembre, des incidents aux abords de l’établissement, notamment une voiture retournée, ont conduit la direction de l’établissement à interdire aux lycéen.ne.s de sortir de l’établissement pendant les récréations, créant de fortes tensions aux grilles. Le soir, un message a été envoyé aux parents d’élèves du collège pour leur conseiller de garder leurs enfants le vendredi. Si la sécurité de nos collégien.ne.s ne peut être garantie, pourquoi ne pas fermer le collège ?
Vendredi 7 décembre, des lycéen.ne.s ont partiellement bloqué l’entrée de l’établissement et se sont rassemblés pacifiquement devant l’entrée, contre les réformes du lycée, du bac et Parcoursup. Très vite, des adolescents ont brûlé des poubelles et des voitures, malgré les tentatives d’élèves et de personnels d’empêcher ces débordements. Une délégation d’élève a été reçue et la direction a dit être favorable à ce qu’ils se réunissent quand la sécurité serait garantie. Un scooter enflammé a alors franchi les portes du lycée voisin. Une mise en confinement a été annoncée. Alors qu’une bande d’adolescents tentaient de pénétrer dans l’établissement, on nous a demandé de nous enfermer. Les établissements scolaires ne sont pas des bunkers. Les personnels de l’établissement ne sont pas des vigiles. A la fin du confinement, certains enseignant.e.s ont raccompagné des collégien.ne.s jusqu’à leur domicile lorsque leurs parents ne pouvaient se libérer, engageant leur responsabilité bien au-delà de leur fonction.
Le Rectorat et la préfecture doivent prendre leur responsabilité et fermer l’établissement dès que la sécurité dans et aux abords de l’établissement n’est pas assurée. Si par ailleurs l’établissement est ouvert, les lycéen.ne.s doivent y être accueilli.e.s, pour y recevoir des enseignements dans un climat serein, mais aussi s’ils le souhaitent, pour se réunir et échanger sur leurs revendications, comme sur la poursuite de leur mouvement. Nous contribuerons ainsi à faire d’eux des citoyens informés, capables de comprendre le fonctionnement des institutions politiques et d’agir de manière consciente et structurée pour faire entendre leur voix.
Les enseignants grévistes réunis en AG ce lundi 10/12 :
- partagent les revendications lycéennes contre la réforme du lycée, du bac et Parcoursup
- ont voté majoritairement la grève pour le 14/12 et appelle à un rassemblement devant le rectorat de Créteil à 9h30 pour continuer à demander le retrait de ces réformes.
- demandent à ce que les lycéen.ne.s puissent disposer de locaux dans leurs établissements respectifs pour se réunir, informer leurs camarades et débattre de leurs revendications.
- demande à ce que les établissements soient fermés dès que la sécurité dans ou aux abords des établissements n’est plus assurée.
Les enseignants grévistes réunis en AG lundi 10/12 soutenus par leurs organisations syndicales SNES, SUD et FO.