La région IDF annonce que le nouveau lycée international de Vincennes ne pourra accueillir les élèves, à la rentrée de septembre. Elle attend les résultats de tests sur la pollution des sols, résultats seulement connus en juillet, et préfère décaler la mise en service du bâtiment alors que les futurs élèves étaient déjà affectés dans le nouveau lycée.
La décision de construire le nouveau lycée sur une ancienne zone industrielle posait déjà problème. Dans la même commune, le collège Saint-Exupéry avait dû être évacué après la révélation de niveaux de pollution aux solvants dans les sols extrêmement dangereux.
La région IDF avait minimisé le risque après une première série de tests. Est-on confronté à un phénomène similaire ou à un retard dans le chantier mal anticipé ?
Face à une communication aussi obscure, les élus FSU de la Formation Spécialisée Santé Sécurité au Travail academique (ex-CHSCT) alertent et interrogent le recteur d’académie. Le sol du futur lycée présente-t-il un danger sanitaire pour les futurs personnels et élèves ?
Il est certain que la question de la pollution des sols est un enjeu de santé majeur dans l’académie de Créteil. La spéculation immobilière pousse à l’utilisation de la moindre parcelle de terrain pour construire des écoles, des collèges et des lycées dans les endroits les plus improbables. Ainsi le collège confluence d’Ivry est-il toujours inutilisable car construit sur une bulle de mercure qui résiste aux multiples campagnes de dépollution ?
Le lycée Marianne de Villeneuve-le-Roi a été reconstruit à côté de la zone SEVESO 2 d’Orly, près d’une déchetterie et sous le couloir aérien de l’aéroport…
En 2015, les services de l’Etat ont abandonné leur campagne de recherche sur les sols pollués dans les “sites sensibles”, notamment les établissements scolaires. Environ 2809 établissements seraient construits sur des sols pollués, ou à proximité immédiate d’une ancienne emprise industrielle. Des relevés de polluants ont été effectués sur seulement 1359 ERP et 10 ans après signalement, plus de 90% des sites classés en catégorie C (mesures de dépollution requises) n’ont fait remonter aucune information indiquant que la pollution a été confinée.
Face aux risques graves que représente l’héritage toxique d’usines dont on préfère oublier les activités dangereuses, ces pollutions que personne ne veut regarder et traiter, par peur de scandales sanitaires, tel celui causé par les PFAS, ces polluants éternels, la FSU reste vigilante et milite pour un véritable plan national d’identification et traitement des sols pollués, en soutien des collectivités territoriales, ainsi que véritables enquêtes épidémiologiques pour les victimes potentielles