Une foule participe à une manifestation

Faits de violence à l’École : ne pas oublier l’impératif éducatif !

Deux lycéens ont menacé une enseignante avec une arme à feu factice jeudi 18 octobre pendant un cours. Il s’agit là d’un fait grave. Un dépôt de plainte a été effectué.

Le sujet important de l’accompagnement éducatif et social demande de la réflexion et du recul davantage que de la bousculade médiatique et des réponses à visée sécuritaire. L’École n’est pas un sanctuaire. Les débats et la violence qui traversent la société l’affectent aussi. Mais elle est avant tout un lieu d’enseignement et d’éducation.

Les équipes ont à cœur d’y prévenir la violence par un travail collectif quotidien de l’ensemble des personnels. Pour y parvenir, elles doivent disposer des moyens nécessaires : humains, formation, concertation, soutien aux projets de prévention de la violence…

Les passages à l’acte des élèves doivent faire l’objet d’une réponse rapide mais non précipitée, proportionnée, et à visée éducative. L’institution se doit de protéger l’ensemble de la communauté éducative, les personnels comme les élèves. De la réponse dans la classe à la saisine du CHSCT et/ou de la justice, l’ensemble des réponses doit pouvoir être mis en œuvre.

A l’Assemblée nationale, le 23 octobre, Jean-Michel Blanquer s'est insurgé « contre toute forme de laxisme » dans l'affaire du lycéen ayant braqué sa professeure à Créteil. La sanction, « vraisemblablement l'exclusion", est assurée, et il est rappelé qu'"on ne doit pas avoir peur de faire des conseils de discipline". C’est-à-dire d’exclure.

Évidemment, au point où nous en sommes, il faut sanctionner. Nous pensons à ce qu’à dû éprouver notre collègue de Créteil, et le SNASUB-FSU Créteil l’assure de toute sa solidarité. Ce que vivent nombre de collègues enseignants ou non-enseignants est inacceptable, et la fréquente absence de réponse de l’institution est pire que tout. D’ailleurs, la suppression annoncée des CHSCT, où les personnels pouvaient encore faire reconnaître des situations devenues insoutenables, sonne comme l’injonction définitive à endurer en silence.

La FSU avec le SNASUB demandent au Ministre de prendre la mesure du nécessaire accompagnement des équipes et des outils à mettre en place pour que l’École puisse jouer pleinement son rôle.