Vue aérienne de Paris

CIO 93 Audience du 27 juin 2017 au CD

Pour le CD 93 :
- Estelle Sicard, DGA du pôle éducation et citoyenneté,
- Marion Oderda, conseillère technique éducation, jeunesse, lutte contre les discriminations et égalité FH, cabinet de la présidence
- ?
E. Constant, vice-président, était absent.

Pour la FSU :
- SNES : Mathieu Logothetis, secrétaire départemental, Catherine Remermier (CIO Aulnay) et Christine Jarrige (CIO Gagny)
- SNASUB : Yann Mahieux, secrétaire académique, Rima Kitoune (CIO Clichy)

Près de la moitié des collègues étaient venus au rassemblement, personnels administratifs, CO-Psy et DCIO. La plupart des CIO étaient représentés.


Nous avons rappelé dans un premier temps la raison de la mobilisation : l'annonce brutale du désengagement du CD lors de l'audience du 9 juin dernier et la réaction très vive des collègues qui a suivi. A la suite de ce désengagement, le département va passer de 17 à 10 CIO, avec un redéploiement du réseau à prévoir au vu de l'implantation actuelle des CIO départementaux. Les conséquences en seront des conditions de travail dégradées du fait de l'entassement des collègues mais aussi la question de la mise en œuvre au quotidien de nos missions de service public dans un département en grande difficulté.
La carte cible nationale prévoit de reprendre 375 CIO sur les 524 existants en 2014. Le SNES se bat au national pour une augmentation de ce chiffre, et donc demande une reprise progressive des 150 CIO sur 5 ans. On ne remet pas en cause les difficultés financières des départements. Toutefois il est nécessaire que le CD nous soutienne auprès du rectorat et de la DSDEN pour obtenir une rallonge.
Pour le 93, la décision est très brutale. Nous avons évoqué à ce propos la situation du CD 77 qui utilise l'éducation comme variable d'ajustement de son budget.
Nous avons mis en avant les différentes missions des CIO, la nécessité d'être un réel réseau de proximité. Et les effets dramatiques de la fermeture de la moitié des CIO sur la qualité du service rendu.
Quant au budget, si le CD réfute le chiffre que nous avançons (220 000 €, à savoir la prise en compte 1) des commandes que nous faisons et ne recevons pas depuis des années et 2) la fermeture du CIO de Saint-Ouen et le déménagement du CIO du Raincy dont le loyer était exorbitant, contre 287 000 €), la moyenne annoncée par CIO est dans la moyenne nationale, voire en deçà si l'on se réfère à notre chiffrage. Au vu du service rendu et de la prise en charge réalisée par l'ensemble des CIO le coût est limité (pour info, le budget éducation et jeunesse est de 90 000 000  € ; les 8 CIO représentent 0,002 % de ce budget). Il est à mettre en regard avec des actions financées par le CD. Par exemple, le projet de sécurisation des parcours 3ème / 2de-CFA, mené en lien avec le conseil régional, qui alloue 8000 € à des associations diverses pour s'occuper de 12 jeunes chacune ... sans évaluation sérieuse !

Mme Sicard nous a expliqué que, au vu du contexte global (SPRO, loi NOTRe, contexte budgétaire), le département est amené à faire des choix.
Le budget annoncé est donc de 287 000 euros  pour 2015. Même si l'engagement du CD est ancien, il atteint ses limites. En particulier la représentante du département considère que « sur les choix d'orientation, le qualitatif n'est pas suffisamment développé », que les locaux sont sous-utilisés et que le partenariat n'est pas assez développé (l'exemple pris est celui des PRE). Pour autant le département reste très engagé sur l'éducation (les collèges, le projet éducatif départemental dans lequel l'orientation est très présente).
Un courrier a été envoyé à la rectrice au printemps. Le travail est engagé avec le rectorat, l'année à venir étant consacrée au transfert du réseau dans de bonnes conditions afin de faciliter le processus. Par ailleurs une convention, en cours de signature, prévoit la prise en charge financière des CIO départementaux par le rectorat à partir du 1er septembre.

Nous sommes intervenus alors pour contrer la vision techniciste du CD en développant des arguments concernant le maillage territorial sur un territoire comme celui de la Seine-saint-Denis, l'activité réelle des CIO (entretiens mais aussi ateliers, accueil des EANA, etc …) et la réalité du travail de CO-Psy (en particulier la contribution à la réussite scolaire), et celle du travail de partenariat (en particulier ACTE). Visiblement, nos arguments étaient bien peu pris en compte et le choix déjà acté et bien éloigné des préoccupations de terrain !
Nous avons rappelé l'engagement de la ministre et les 9 mesures pour la Seine-Saint-Denis et demandé une modification de la décision. Nous avons également évoqué la situation de Paris, où la mairie a finalement repris à sa charge un CIO.

La réponse a été sans appel : la carte cible relève de l'état et peut être abondée par des élus locaux. Le CD se positionne en facilitateur du désengagement mais pas en repreneur a minima de CIO. Même pour Clichy et Aubervilliers qu'il vient de construire !